Le parcours d'Ali, jeune migrant parrainé : de la guerre en Afghanistan à l'université

Aujourd’hui âgé de 19 ans, Ali a vécu jusqu’à l’âge de 13 ans en Afghanistan. En 2011, lorsqu’il a quitté son pays pour fuir la guerre, plus de 3000 civils furent tués, un record depuis le début des combats entre les forces de la coalition de l’OTAN et les talibans en 2001. De plus, selon l’OCHA, en 2011 environ trois millions de personnes étaient affectés par la sécheresse en Afghanistan, et nécessitaient une aide concernant la nourriture, la santé ainsi que l’accès à l’eau potable. C’est donc dans ce contexte qu’Ali a décidé de quitter l’Afghanistan pour l’Italie tout d’abord, puis la France, où il obtiendra la nationalité.
©BFM Paris

De l'Afghanistan à la France : un périple insécure pour les enfants migrants

Arrivée tout d’abord en Italie, le jeune homme nous explique les conditions de sa migration depuis l’Afghanistan : « J’ai fui l’Afghanistan avec ma famille, mes parents et mon frère à cause de la guerre. Malheureusement, nous nous sommes perdus en cours de route. J’ai heureusement pu les retrouver grâce à un ami parti en Iran, où ils ont réussi à s’installer. Ce jour où j’ai eu mon frère au téléphone, j’étais tellement heureux, je n’y croyais ! J’ai dû m’asseoir quelques minutes pour réaliser ce qu’il se passait ! ». Celui-ci revient ensuite sur ses premiers jours en Europe, et notamment en Italie : « Je suis arrivé seul en Italie, ou j’ai longtemps trainé dans les rues. Après y être resté un an, j’ai quitté l’Italie pour venir en France, parce que je voulais étudier, et que l’Italie n’est pas vraiment faite pour les études. Je suis arrivé en France en Février 2013. Mais à Paris aussi, je suis resté deux semaines dans les rues, avant d’être pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. »

Une fois pris en charge par les services sociaux, Ali, qui n’avait jamais eu accès à l’éducation, commence à rêver d’un avenir meilleur : « Je suis arrivé en France alors que je n’avais jamais été scolarisé, j’ai alors pris des cours de langue intensifs pendant un an. Après cela, j’ai eu l’opportunité d’effectuer une formation de trois mois, puis un CAP. Toutes ces formations m’ont permis d’intégrer cette année une filière qui me tenait à cœur afin de passer un Diplôme Technique de prothésiste. »

Le parrainage, un accompagnement nécessaire pour les jeunes migrants

Tout bascule lorsque, au bout d’un an en France, Ali assiste à un atelier d’art, mis en place par le foyer où il vit. Il fera alors une rencontre qui changera sa vie : « J’ai rencontré ma marraine quand elle animait un atelier d’art au foyer dans lequel j’étais. A ce moment-là, il n’était pas du tout prévu qu’elle devienne ma marraine. Rosella est italienne, et lorsque celle-ci m’a entendu discuter en italien avec un copain, elle s’est rapprochée de moi et on s’est mis à échanger. Le courant est passé tout de suite. Je n’avais pas de besoins particuliers car j’étais déjà pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Mais progressivement, j’ai compris que ma marraine pourrait m’épauler dans ma vie de tous les jours, les papiers, l’école… Elle aussi allait pouvoir m’aider, être là pour moi. »

De la guerre à l'université : les bienfaits du parrainage sur les enfants

Aujourd’hui étudiant au lycée d’Alembert où il suit une formation pour devenir prothésiste, Ali nous confie qu’il doit beaucoup à sa marraine : « Rosella m’a beaucoup aidé. Avec ma marraine, on parle des études, elle m’encourage beaucoup. On cherche des stages ensemble. On a trouvé une université à Bologne qui fait des prothèses et comme ma marraine à une maison là-bas, j’y ai fait un stage d’un mois en mai dernier. J’ai choisi cette filière à cause de la guerre que j’ai vécue en Afghanistan, des accidents que j’ai vus. J’aimerais beaucoup retourner là-bas pour aider... »

Totalement intégré à la société française, Ali est aujourd’hui un citoyen français. Ses expériences, son parrainage et son envie de réaliser ses rêves lui ont permis d’obtenir la nationalité française : « Aujourd’hui, je vis dans une résidence universitaire dans le 18eme arrondissement, au sein d’un petit studio individuel. Je suis en contrat Jeune Majeur, ce qui me permet d’avoir un petit salaire et d’avoir un logement payé par l’Aide Sociale à l’Enfance. Même si ce n’est pas beaucoup d’argents, il suffit juste d’apprendre à le gérer pour s’en sortir. Le parrainage ça apporte beaucoup de chose pour un enfant, on ne peut pas trop compter sur les éducateurs…Les éducateurs, c’est leur travail, le parrain ou la marraine, il donne avec son cœur. On se voit tout le temps avec ma marraine, plusieurs fois par semaine. On a une vraie relation mère-fils. Plus tard, j’aimerai bien parrainer un jeune, ou même adopter pour redonner ce que j’ai moi-même reçu. C’est exceptionnel, le parrainage a changé ma vie ! ».

 

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