Retour sur la révolution à Madagascar : De la révolte populaire au coup d’Etat militaire

Le 20 octobre dernier, le colonel Michaël Randrianirina, nouveau chef de l’Etat malgache, nommait un premier ministre civil à la tête du gouvernement, après un coup d’Etat militaire survenu quelques jours plus tôt. Une situation qui prend racine dans un soulèvement populaire et des conditions de vie de plus en plus précaires pour la population. France Parrainages revient...

À Madagascar, des conditions de vie insoutenables à l’origine des manifestations 

Dès la fin septembre, Antananarivo et plusieurs grandes villes malgaches ont été le foyer d’importantes manifestations populaires. En cause : des coupures fréquentes d’électricité et d’eau potable, associées à une insatisfaction croissante de la population vis-à-vis du niveau de vie et du chômage de masse. 

« La problématique de l’accès à l’eau potable reste importante, surtout en cette saison de sécheresse. Pour la plupart des villages, la situation demeure difficile, et l’approvisionnement reste insuffisant pour couvrir les besoins des enfants. » - Felana, Assistante sociale à Antananarivo, capitale du pays.

« À Befotaka, nous avons des problèmes d'eau potable et d'électricité comme au début. Il n'y a pas d'eau à cause de la sécheresse et souvent, l'eau et l'électricité sont coupés. Par exemple, nous n'avons plus de lumière dans le pensionnat et nous utilisons des lampes de poche pour que les pensionnaires puissent réviser leur leçons le soir. » - Soeur Philipine, Responsable de centre de parrainage à Befotaka, au nord-ouest de Madagascar.

Un mouvement de contestation, diffusé largement sur les réseaux sociaux par la jeunesse malgache, qui a d’abord contraint le Président à limoger le gouvernement afin d’apaiser les tensions, sans succès. Selon l’ONU, 22 personnes auraient été tuées et plus d’une centaine auraient été blessées au cours des manifestations : « Parmi les victimes figurent des manifestants et des passants tués par des membres des forces de sécurité, mais aussi d’autres tués lors des violences et des pillages généralisés qui ont suivi, perpétrés par des individus et des gangs sans lien avec les manifestants »

Madagascar : un coup d’Etat militaire en réponse à la pression populaire 

Le 12 octobre, après plusieurs semaines de manifestations, les forces armées militaires se joignent au mouvement contestataire et s’emparent du pouvoir, forçant le Président Andry Rajoelina à fuir le pays. Depuis, un nouveau chef de gouvernement a été nommé par le colonel Michaël Randrianirina, Président en place depuis la prise de pouvoir des militaires. Les membres du nouveau gouvernement seront nommés dans les jours à venir, avec la promesse de nouvelles élections d’ici deux ans et de changements radicaux pour améliorer la situation dans le pays.

Le nouveau gouvernement devra répondre à de nombreuses problématiques soulevées par la société civile durant les manifestations et notamment celle des coupures d’eau et d’électricité qui perdurent encore dans le pays :

« Ici tout va bien sauf la crise de l'eau et les coupures d'électricité. Toute l’île, ou presque, souffre beaucoup de cette situation » - Soeur Angeline, Responsable de parrainage à Analalava, au nord-ouest de Madagascar, le 26 octobre 2025.

Des nouvelles rassurantes des enfants parrainés à Madagascar et de leur famille

Depuis les années 70, France Parrainages accompagne les enfants les plus démunis de Madagascar. Aujourd’hui, plus de 1470 enfants sont parrainés individuellement dans une quinzaine de localités réparties sur l’ensemble du pays. Ces enfants sont issus de familles très précaires. Leurs parents vivent du commerce informel, de l’agriculture, ou d’un travail journalier, ou sont sans emploi. Certains enfants vivent avec leur famille, tandis que d’autres sont placés en foyer ou en village d’enfants, avec une prise en charge globale. Sans le parrainage, ces enfants ne pourraient pas aller à l’école, être soignés et nourris. 

Les équipes locales vivent sur place et sont au contact direct des enfants et de leur famille, elles connaissent parfaitement leurs besoins et les situations qu’ils vivent au quotidien :

« En liens étroits avec nos partenaires locaux, nous pouvons affirmer que tous les enfants parrainés et leur famille sont aujourd’hui en sécurité. Nous ne déplorons aucun dégât matériel au sein de nos centres de parrainage » - Katherine Trio, Responsable des parrainages à Madagascar.

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